Un archipel français …

Dans le du golfe du Saint-Laurent, les îles Saint-Pierre-et-Miquelon se dressent comme le dernier vestige d’une époque révolue, celle de l’immense colonie française connue sous le nom de Nouvelle-France, allant du Canada actuel jusqu’à la Louisiane.
Ce petit archipel, chargé d’histoire, occupe néanmoins une position stratégique de premier ordre, à proximité des régions maritimes et francophones du Canada atlantique, aux « avants-postes de l’Amérique du Nord » comme le disait Charles  de Gaulle..

Pour certains de nos compatriotes mal informés, Saint-Pierre-et-Miquelon évoque encore l’image d’Épinal d’un territoire tropical, baigné de soleil. Un cliché sans doute alimenté par la référence au saint patron des pêcheurs, commun à plusieurs îles ultramarines françaises, comme La Réunion, la Martinique ou, plus proche encore, l’île d’Oléron. Cette confusion se dissipe cependant rapidement dès lors qu’on se penche un peu plus sur la réalité de l’archipel.

Au lieu des cocotiers exotiques, les sentiers boisés de Saint-Pierre-et-Miquelon révèlent des petits bouleaux, quelques saules, et une abondance de conifères nains, si minuscules qu’on pourrait presque marcher sur leurs cimes. Tout comme cette unique forêt boréale française, la végétation locale s’est harmonieusement adaptée à un climat océanique subarctique, froid et humide.

Situé à la même latitude que Nantes, à environ 4 000 km de la métropole, Saint-Pierre-et-Miquelon s’étend dans la partie sud-est du golfe du Saint-Laurent, à proximité de l’île canadienne de Terre-Neuve. Dans cette région, les courants marins froids du Labrador rencontrent et se heurtent aux eaux chaudes du Gulf Stream, engendrant des hivers rigoureux et enneigés. Toutefois, après la période des brumes, qui s’étend de mai à juillet, l’été dévoile un visage agréablement doux et largement ensoleillé, permettant de profiter pleinement de la nature omniprésente

Ce territoire se compose d’un chapelet de huit îles et îlots couvrant une surface totale de 242 km². On distingue l’île de Saint-Pierre , mesurant huit modestes kilomètres du sud-ouest au nord-est, séparée de la plus grande île de Miquelon (216 km² et 40 km du nord au sud) par un chenal d’environ 5,5 km de large. Miquelon elle-même est formée de trois presqu’îles : celle du Cap  à l’extrême nord-ouest, celle de Grande Miquelon (110 km²) au nord, où se trouve la lagune du Grand Barachois , et celle de Langlade  ou Petite Miquelon (91 km²) au sud. Ces deux dernières îles sont reliées depuis 1783 par un long isthme sableux .


L’archipel dévoile un relief globalement vallonné et rocailleux, culminant à moins de 200 mètres d’altitude. Ses côtes dentelées sont bordées d’anses tapissées de galets, tandis que de vastes plages de sable s’étendent sur les isthmes déserts. À l’intérieur des terres, au cœur de l’île de Miquelon, la lande s’orne d’étangs, de ruisseaux et de la Belle Rivière à Langlade, où les amateurs de pêche viennent taquiner l’omble de fontaine en automne. Les paysages typiques, composés de tourbières, de prairies subarctiques et de sous-bois, se découvrent au gré de chemins de randonnée impeccablement entretenus.


Au printemps, et jusqu’à la fin de l’été, une abondance de baies — platebières, framboises, bleuets, canneberges et fraises sauvages — enchante les cueilleurs. Sur les hauteurs, au pied de falaises abruptes, se dévoilent des perspectives océaniques majestueuses. Les eaux côtières, riches en vie marine, offrent des spectacles saisissants : phoques, dauphins, orques, baleines, thons, guillemots et macareux moines peuplent ce tableau vivant. La situation géographique éloignée et relativement isolée de ce territoire est une bénédiction pour les amateurs de tranquillité et de paysages intacts. Ils y trouveront un espace où il est encore possible de se perdre et de goûter à l’aventure.

Retour en haut